L’apport de l’Inde à La Réunion est majeur, à la fois sur le plan démographique, culturel, linguistique, culinaire, religieux et économique. Il est lié principalement à l’histoire de l’engagisme au XIXᵉ siècle, mais ses influences perdurent dans la vie quotidienne réunionnaise.
1. Contexte historique
Après l’abolition de l’esclavage en 1848, les colons réunionnais manquent de main-d’œuvre pour les plantations de canne à sucre.
La France signe alors des accords avec les comptoirs indiens, surtout Pondichéry, Karikal, Madras et le Bengale, pour faire venir des travailleurs sous contrat (engagés).
Entre 1848 et 1920, on estime que plus de 120 000 Indiens sont arrivés à La Réunion. Beaucoup sont restés et ont fondé des familles.
2. Apports démographiques et sociaux
Les Réunionnais d’origine indienne représentent aujourd’hui 25 à 30 % de la population.
Les communautés se sont intégrées tout en conservant des traditions familiales, culinaires et religieuses.
Les descendants d’engagés indiens sont appelés Malbars (hindous majoritairement originaires du sud de l’Inde) ou Zarabes (musulmans originaires du Gujarat ou du nord de l’Inde).
3. Apports culturels
a) Langues
Le tamoul et l’hindi ont laissé des traces dans le créole réunionnais (mots comme cari, massalé, lontan, maloya).
Le gujarati est encore parlé dans certaines familles zarabes.
b) Religion et spiritualité
Temples tamouls colorés présents dans presque toutes les communes.
Grandes fêtes hindoues : Cavadee, Dipavali, Feu marche sur le feu (Thimithi).
Mosquées et fêtes musulmanes (Eid, Ramadan) liées à la communauté zarabe.
c) Cuisine
Plat national réunionnais : le cari, d’origine tamoule, avec épices (curcuma, massalé, gingembre).