Site d’informations culturelles de La Réunion

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L’actualité locale, à laquelle est liée l’actualité régionale, en particulier l’actualité indianocéanienne, est riche. Récemment, « Les Jeux de l’Océan Indien » (qui seront « les jeux de l’Indianocéanie » la prochaine fois) prenaient fin ; la vente de Vindémia à laquelle j’ai consacré mes deux derniers « journaux », est la vente d’une entreprise indianocéanienne ; le pape, la semaine prochaine, visitera deux îles importantes de l’Indianocéanie, Madagascar et Maurice ; et voilà qu’une conférence du Professeur Oraison, sur « L’Océan Indien zone de paix », a l’air de susciter beaucoup d’intérêt : une vieille histoire de notre région, très indianocéanienne !
L’union de nos îles – de l’Indianocéanie – qui repose aujourd’hui, sur des bases culturelles, historiques, économiques et politiques, était motivée, principalement, il y a 60 ans, au temps de « la guerre froide », chez ses promoteurs réunionnais dont j’étais, par l’adhésion à l’idée d’un « Océan Indien zone de Paix ». La création de la COI, aux Seychelles, y faisait explicitement référence.
Cette notion générale dépasse largement les limites de l’Indianocéanie. Le Professeur Oraison montre avec précision, les énormes difficultés du projet, malgré les décisions formelles du Conseil de Sécurité des Nations Unies [1].
Les principaux membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies – la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France, la Chine, la Russie (après l’Union Soviétique) – ont tous, de gros, de très gros intérêts à défendre : enjeux politiques, pétrole, route de la soie, etc. Regardez la carte ! L’Irak, l’Iran, le détroit d’Ormuz, les pays arabes… C’est un perpétuel bruit d’armes, des guerres permanentes, des menaces effarantes. « Zone de paix », cette zone ?
Mais les Indianocéaniens que nous sommes, nous aussi nous sommes dans la tourmente, dans la tourmente. Directement, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en chœuravec Maurice, forcée, ont chassé de leur pays nos frères Chagossiens, indianocéaniens comme nous selon les critères historiques, culturels et politiques. Nos frères Chagossiens ont été chassés de chez eux pour permettre aux Etats-Unis d’installer dans leur île, une de leurs plus puissantes bases militaires, la base de Diégo-Garcia. Une base militaire opérationnelle et active dans un pays usurpé et vidé de ses populations, la paix, cela ?…
Mais ce n’est pas tout. En plus de Diego-Garcia, c’est la base militaire chinoise à Djibouti, le base militaire indienne à Agaléga, une autre aux Seychelles, tout cela, c’est, en partie, chez nous, en Indianocéanie. Évidemment, les bases françaises dans l’Océan Indien sont toujours là. « Si tu veux la paix, dit un proverbe ancien, prépare la guerre ! » C’est peut-être cela, « l’Océan Indien zone de Paix » : la préparation de la guerre.
Ceci dit, tous les pays ont besoin de protection, de « défense ». Pour toutes sortes de raisons, ils peuvent être attaqués. La folie de la domination habite toujours les puissants. Posséder un pays par la conquête, le dominer par l’influence, l’asservir par le chantage, est leur tentation permanente. Pour se protéger, pour se défendre en cas de guerre, les petits pays, les pays pauvres qui sont l’objet de ces tentations, n’ont pas les moyens de résister, encore moins les moyens de se défendre s’ils sont l’objet d’attaques armées.
L’Indianocéanie, Dieu merci, pour l’instant, n’est pas l’objet affiché de convoitise de la part des puissants. Mais aucune de nos îles indépendantes me semblent avoir les moyens de résister à leurs pressions éventuelles et encore moins de se défendre en cas d’attaque armée. Je ne sais pas quelle est la politique de défense de Madagascar ou de Maurice.
La Réunion est protégée par la France. La Réunionest un territoire français. A La Réunion s’ajoute Mayotte. Mais les autres ? Où sera Maurice si l’Inde, installée chez elle à Agaléga, s’engageait sur de mauvais chemins ? Où serait Madagascar, par rapport à la Chine dans un cas semblable ? Et que feraient les Etats-Unis ? Et la France, au milieu, que ferait-elle ?
Une fois de plus et dans ce domaine, nous devons penser INDIANOCÉANIE. Faire de l’INDIANOCÉANIEune zone de paix ! Comme la Suisse en Europe. Il faut dire que la Suisse est, paraît-il, un des pays les plus armés du monde. La paix de l’INDIANOCÉANIE serait-elle à ce prix ? Voilà de quoi meubler les ordres du jour du Conseil des Ministres de la C.O.I. Le retour de nos frères Chagossiens dans leur pays serait un acte de paix, parce qu’il serait un acte de justice. Les Chagossiens sont indianocéaniens, l’Indianocéanie, unie, pourrait-elle relever le défi ?…
Paul HOARAU
ACTUALITÉ – Véronique Bertile à LUNIVERSITE MARON, a fait, le 24 août dernier une remarquable conférence sur les aspects juridiques des évolutions statutaires de l’Outre-mer français. Cette conférence complète les conférences du préfet Jean-Marc Bédier sur le même sujet, plus particulièrement pour La Réunion. Ces conférences techniques s’inscrivent dans l’aspiration populaire réunionnaise à la création d’un pouvoir politique local responsable du développement du peuple réunionnais, au sein de la République française. – La rentrée scolaire a eu lieu le vendredi 23 août. C’est peut-être l’occasion de rappeler à tous les responsables, à commencer par les politiques, qu’il serait urgent d’inculquer à nos jeunes la notion de vocation, vocation d’apporter leur contribution n’importe où dans le monde, s’ils le sentent ainsi, mais vocation aussi, de servir dans le pays. Toute la formation dispensée sera différente de la formation actuelle principalement orientée vers la mobilité obligatoire en dehors du pays, telle qu’elle est organisée par les pouvoirs publics. Résultats : ils n’y a plus de Réunionnais pour les entreprises réunionnaises (disent celles-ci), et il y a de plus en plus d’entreprises non réunionnaises. Ce n’est pas le grand remplacement que certains commencent à dénoncer, mais c’est l’occupation du vide organisé par les politiques actuelles de formation. La mobilité, doit être pratiquée pendant la formation – Vindémia, l’attente. Il ne s’agit pas de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, dans le conflit, mais d’empêcher la marche vers la position dominante ou le monopole dans la grande distribution. Le président de la Région, responsable politique – et, ce qui serait encore mieux, la conférence territoriale politique – au lieu d’agir, restent l’arme au pied et bouches cousues. Tout le monde attend passivement le verdict de l’autorité de la concurrence et des prix.
[1] « L’OCEAN INDIEN ZONE DE PAIX, OBJECTIF UTOPIQUE OU PLAUSIBLE REALITÉ ? » – Professeur André Oraison, Professeur des universités – « REVUE DE LA RECHERCHE JURIDIQUE » – Presses universitaires de Marseille, 2018.3 – Conférence du Professeur Oraison – Mardi 27 août 2019, Centre Culturel Langenier, 15, rue de la République à Saint-Pierre.
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