Site d’informations culturelles de La Réunion

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LES LAURÉATS 2021

 

Agriculture – Maraïchère
(fleuriste)
Edwina Maillot

 

Edwina Maillot est mariée et a 3 enfants. Après plusieurs emplois comme femme de chambre dans l’hôtellerie et auprès des personnes âgées, elle doit gérer un problème de santé qui l’empêche de continuer dans cette voie. Elle occupe alors son temps par des activités manuelles dont la fabrication de bouquets, une voie qu’elle se décide à prendre pour exprimer sa passion des fleurs. Elle s’inscrit comme agricultrice. Elle plante des fleurs (dont les lys et les glaïeuls) et doit écouler sa production. Elle apprend les techniques de réalisation de bouquets avec la Chambre des Métiers et complète son apprentissage grâce aux tutos sur Internet. Inspirée, autodidacte, elle apprend vite et ouvre une boutique de vente de fleurs fraîches et coupées, de plantes, de compositions diverses, de nature morte, de kokedamas, etc. Sa clientèle est assurée, elle fournit les hôtels et est très sollicitée pour les funérailles et les mariages. Régulièrement, elle organise des ateliers de composition florale, activité soutenue et reconnue par la F.D.S.E.A. Les clients locaux ou les touristes qui viennent en week-end à Cilaos s’inscrivent, participent à ces ateliers et repartent avec leur création. Le contexte sanitaire n’a pas été favorable à leur maintien. Dans l’attente du retour de jours meilleurs, elle s’adonne à la transformation des fruits et des produits maraîchers sur son exploitation qu’elle écoule sur les marchés forains. Edwina Maillot fait partie du Conseil d’Administration où elle est membre du bureau, secrétaire adjointe à l’Association des Planteurs de Lentilles de Cilaos (A.P.L.C.). L’association a pour objectif de développer et de promouvoir une culture raisonnée pour que la lentille de Cilaos obtienne un label de qualité. Elle sait que le travail est long mais elle a envie de mettre son énergie dans cette cause qu’elle sait gagnante. Elle a rejoint également l’association des femmes agricultrices de La Réunion. Pour elle, l’approche des femmes dans ces métiers, investis surtout par les hommes, apportera la sensibilité nécessaire pour dépasser les méthodes archaïques, être plus autonome et s’ouvrir à la modernité et au développement durable.

Agriculture en milieu forestier
Christophe Dalleau

Christophe Dalleau a 37 ans, marié et a 2 enfants. Il semble avoir déjà eu plusieurs vies tant la sienne est remplie et bouleversante. Jeune homme dynamique et passionné par le football, c’est en expérimentant la mobilité vers la métropole qu’il évolue au sein d’un Club à Toulouse dans les années 2000. Sportif accompli, il gravit plusieurs étapes et atteint un niveau professionnel. Parallèlement, il entame sa carrière au Crédit Agricole à Toulouse en qualité de responsable de la comptabilité fournisseur. Apprécié pour ses compétences et ses qualités humaines, Christophe Dalleau devient un précieux collaborateur. Malheureusement, il est frappé par un violent accident pendant un entraînement de football : c’est l’hémorragie cérébrale (AVC). Il tombe dans le coma pendant plusieurs semaines. Après une lourde opération, il revient progressivement à la vie et se rend compte de son état de santé, et des nombreuses séquelles. Après une période de rééducation, et son inaptitude au travail reconnue, il a besoin de se ressourcer et revenir dans son île natale. Arrivé à La Réunion en 2010, il continue sa rééducation et il pense à sa reconversion. Il entame des démarches pour suivre une formation agricole car il sait que son immersion
dans la nature pourra lui être favorable. Il ne s’agira pas pour lui de devenir un cultivateur conventionnel mais bien de contribuer à la valorisation d’un patrimoine naturel et d’une identité culturelle spécifique à la faune et à la flore réunionnaises.Sa démarche globale
 visant à préserver ou à intégrer l’agriculture dans un milieu naturellement sauvage peut surprendre les conservateurs d’une agriculture
aux codes bien définis dans un espace dédié. A force de prêcher sa vision d’une nouvelle forme d’entreprise agricole, il fera un repérage dans une forêt de l’Est. Une fois les procédures entamées, il commence alors un travail d’observation, de défrichage et de recensement de la flore et de la faune existantes. Il découvre alors les arbres endémiques, les essences rares, les plantations de vanille, les plantes médicinales, les insectes dont les abeilles et les oiseaux environnants. Bordant le Parc National des Hauts, c’est avec des spécialistes en botanique du Parc qu’il organise sa classification pour mieux entreprendre son activité. Après cinq années, il entrevoit la lumière et les premiers résultats de ses efforts. Il a mis en valeur la vanille, développé la culture du cacao avec l’association cacao péi ainsi que l’apiculture et d’autres activités de maraîchage et de transformation. Aujourd’hui il commence à écouler sa production sur les marchés de Bras-Panon et de Saint-André. Il veut mettre sa deuxième vie au profit de son pays car les bienfaits de la Nature doivent rester accessibles à tous, même à ceux qui ont un handicap.
Il souhaite donner de vraies valeurs à son travail. Faire prendre conscience des trésors que porte La Réunion, par sa faune et sa flore, mais aussi par ses traditions, ses savoir-faire et savoir- être, qui font de cette “petite île” un “grand” exemple pour tous.

 

 

Artisanat
Jean-Noël Vencatachellum
Artisan en ébénisterie

 

Jean-Noël Vencatachellum a grandi en métropole avec des parents exerçant dans une entreprise de meubles en Vendée. De retour à La Réunion
au début des années 80, son père ouvre sa société à Saint-André et se dédie à l’ébénisterie du mobilier créole. Jean-Noël, l’aîné des 3 garçons, bénéficie de l’apprentissage direct avec le père et devient l’héritier d’un savoir et d’un savoir-faire. Grâce à un partenariat avec l’ONF, les essences locales n’ont plus de secret pour lui. La famille fait le choix du tamarin, l’entreprise expose lors du grand Salon « Expo Bois » à la
Rivière Saint-Louis, creuset des ébénistes de l’île. Au fil des ans, Jean-Noël se rend compte que le marché du mobilier local se restreint face à la concurrence avec les meubles d’Asie et l’arrivée des franchises. Il revoit l’amélioration des coûts de production et introduit d’autres essences locales, tout en réinventant la diversité de la société familiale. En 2014, l’entreprise reçoit le Label d’Etat d’Entreprise du Patrimoine Vivant. Présente dans plusieurs salons, impliquée dans les manifestations d’artisanat d’art, l’entreprise est considérée comme patrimoine vivant. En 2019, sur 150 entreprises, la société est lauréate du Trophée d’Entreprises et Territoires. Elle a également obtenu un label national attribué
par le Ministère de l’Artisanat et l’Institut Supérieur des Arts et Métiers. Il s’agit de récompenser la société pour sa mission de transmission aux jeunes en parcours d’apprentissage et d’insertion dans le cadre d’un partenariat avec des lycées professionnels notamment. De nombreux jeunes, sous la tutelle de Jean Noël, ont été initiés et ont pu découvrir l’ébénisterie ou en ont fait leur métier. Des jeunes étudiants de l’Ecole d’Architecture et de Design ont également fait leurs armes au sein de l’atelier. Dépositaire de la responsabilité d’un destin familial, Jean-Noël
poursuit le développement d’une filière trébuchante qui doit sa résistance grâce à l’ingéniosité d’une fratrie, d’un frère et de leur capacité à faire résilience malgré les conditions sanitaires et économiques actuelles. Ayant misé sur l’humain, Jean-Noël continue à répondre aux commandes des particuliers et à accueillir des jeunes en situation de reconversion et en insertions scolaire ou professionnelle. Il sait que tôt ou tard, la filière Bois redémarrera et il faut être prêt pour faire face aux enjeux écologiques et économiques de La Réunion.

 

Social / Solidarité
(Coiffeur solidaire)
Stéphane Delphine
Président de L’association
Koulèr Lo Kèr

 

Stéphane Delphine a 39 ans, travaille en qualité de magasinier dans une entreprise et gère une équipe de 5 personnes. Depuis toujours, il est animé par la passion de la coiffure. N’étant pas diplômé, il ne pouvait pas exercer ce métier officiellement. Quand il entend parler du mouvement “coiff-in-the-street”, initiative sans frontière de plus en plus répandu aux Etats-Unis et en métropole, l’intéressé décide d’adhérer à cette organisation et d’exprimer son talent bénévolement en le mettant au service des plus démunis. Son intention est partie d’un séjour de son père à l’hôpital. Il se rend compte que les personnes isolées, en difficulté ne font pas l’objet de soins comme une coupe de cheveux. Pour lui, ce geste, pourrait apporter un sentiment de dignité, de bien-être à une personne affaiblie par la vie. Assuré de ce qui l’anime, il part avec sa tondeuse dans les rues de son quartier et effectue ces premières coupes gratuites. Son action est accueillie favorablement par les sans-abris, les personnes marginalisées et celles en grande situation de précarité sociale et financière. Sa cousine se joint à lui et ils créent en 2019, l’Association Koulèr Lo Kèr. Très vite, d’autres bénévoles les aident à organiser leurs maraudes un peu partout dans l’île. La réalité du terrain est telle que les attentes dépassent l’aide apportée par l’association et surtout par Stéphane, sensible au sort de ce public en marge. Des partenaires comme la Fondation Abbé Pierre, la Croix Rouge, etc. leur accordent leur soutien et offrent des kits d’hygiène, des vêtements et des repas pour une distribution lors de leurs maraudes. Dans le cadre d’un partenariat, les étudiants de l’I.A.E. proposent leur aide en mettant en place une campagne de communication à travers une cagnotte visant à un confort d’hygiène et matériel pour la mission de l’association. Le but est de faire l’acquisition d’un fourgon, de l’équiper et de le transformer en un salon de coiffure ambulant pour l’association pour que les SDF et
les personnes fragilisées par la vie, disposent d’une proximité, d’une prise en charge plus intimiste et dans des conditions plus confortables.
Pour Stéphane, l’être humain, après un échec, a souvent besoin d’être aidé, d’être aimé de nouveau pour retrouver le sourire et un peu d’espoir. Beauté, sourire, joie : ce sont des mots dont ces personnes ont oublié le sens. Sa devise : Ne la laissons pas s’éteindre ! Soyons plutôt l’étincelle qui embrase leur cœur !

 

Social (handicap)
Sabine Le Toullec

 

Engagée dans une association sur le sport adapté . Enseignante et directrice d’école à la retraite, Sabine Le Toullec a toujours eu le sens de la fraternité et de la pédagogie. Elle a toujours baigné dans le bénévolat depuis ses plus jeunes années au Lycée et à l’Université grâce à son implication dans les actions para-scolaires et celles de la vie des étudiants. Dans son foyer de trois enfants, l’un porte un lourd handicap mental.
Elle se rend compte qu’il n’y a pas beaucoup de dispositifs médico- sociaux pour l’accompagnement. Soucieuse de socialiser cet enfant, elle multiplie les contacts et rencontre une assistante maternelle, qui fait face elle aussi à cette problématique. Elles rencontrent d’autres personnes ayant des enfants déficients. Ensemble, elles créent en 1989, l’association A.P.S.A. (Association pour le Sport Adapté). Pendant une vingtaine
d’années, Sabine Le Toullec en est la Présidente. Elle se bat pour obtenir une reconnaissance du handicap des personnes, pour les ouvrir à des activités sociales, sportives et culturelles et aussi pour une prise en charge plus appropriée de l’enfant en milieu scolaire. Elle rejoint l’OMS du Port et porte une parole pour l’intégration de ces publics en marge de la société. Elle réunit les parents au sein d’un groupe de paroles et d’échanges pour que les enfants soient orientés vers les meilleures structures d’insertion (ESAT, CMEA, etc). Certains sont accueillis dans des centres comme celui des Ptits Dalons. Les jeunes sont pris en charge également par l’association pour des activités manuelles, de jardinage et de sport adapté. L’ASPA compte une trentaine d’adhérents dont une vingtaine porteuse de handicap. Elle existe depuis 32 ans. Sabine Le Toullec en a fait un sacerdoce en raison de l’énergie qu’elle déploie pour maintenir, avec son équipe, l’accompagnement que les enfants attendent d’elle et de l’association.

 

Sport (Football)
Pierre Louvat
École de Foot de Saint-Gilles

 

Pierre Louvat est né en 1947. Il est marié et a 3 enfants et 4 petits-enfants. Il a travaillé comme Conducteur de Travaux,
comme Professeur de métré en bâtiment dans un Lycée d’Enseignement Professionnel (où il a créé une section sportive de football)
pendant 3 années et, enfin, comme agent territorial au Service des Sports de la Commune de Saint-Paul avec pour mission principale la gestion du personnel sur les sites sportifs et leur amélioration. Passionné de football, il s’intéresse à cette discipline et la pratique depuis l’âge de 10 ans. Il évolue au sein d’un Club dans le Jura, pour atteindre un niveau élevé (équivalent à la Nationale de nos jours) jusqu’à ses 24 ans. En 1972, il est appelé à faire son service militaire en qualité de Volontaire Aide Technique (V.A.T.) à La Réunion et plus précisément à la D.D.E. (Direction Départementale de l’Equipement) sur le site de l’aéroport de Gillot. Il rejoint le Club de la Patriote et remporte plusieurs coupes régionales (Coupe de La Réunion et Coupe régionale de France). Il est admis au Club les Poussins en 1974. Puis il rejoint le Football Club de l’Ouest à Saint-Paul et devient champion de La Réunion. Il intègre le staff en tant qu’entraîneur de l’équipe 1re et remporte la Coupe de La Réunion et la Coupe régionale de France en deux ans. La troisième année, il ne remporte aucune compétition et est remercié. En 1987, sollicité par les jeunes, encouragé par des parents, etc., il repère un grand terrain vague. Il l’aménage et propose la création d’une Ecole de Football à la Saline et devient son Président. Le club concerne Saint-Gilles, Trou d’eau et la Saline mais les jeunes viennent d’autres secteurs. L’intéressé se lance dans cette organisation avec près de 300 adhérents, de 7 à 17 ans. Affilié à la Ligue de Football, au- delà de la pratique sportive, le centre forme à la prévention, à l’émulation, à la motivation et organise des échanges avec d’autres clubs de métropole. L’École de Football brasse de plus en plus de jeunes qui sont formés et épanouis. Un partenariat est mis en place avec l’Ecole des Aigrettes pour la création d’une section sportive allant de la 6e à la 3e . On compte autant de filles que de garçons. Pendant les vacances, des activités de sensibilisation sont organisées avec des spécialistes pour lutter contre des fléaux (obésité, sécurité, addiction, etc). Le club participe en 2008 à l’appel à candidature des Trophées Philippe Séguin organisé par La Fondaction du Football (organisme de la Fédération Française de Football)et l’École de Foot en devient le représentant local. Le travail engagé par Pierre Louvat dans son Club est reconnu, ce qui l’amène à conduire d’autres projets dont le dernier en date est « France 2023 » (correspond à la Coupe du Monde de Rugby en France). Pierre Louvat a voué sa vie au football. L’intéressé a toujours des projets comme la création d’une école de sport pour les filles.

 

Culture
Sinévassin Benoit Cadeby
Bénévole associatif

 

Sinévassin Benoit Cadeby aurait pu attendre que la vie passe tranquillement car dès sa naissance, il est frappé par une maladie congénitale, une pathologie de rétinite pigmentaire invalidante et devient malvoyant. Malgré ce handicap, il s’est engagé dans la société à travers de nombreuses missions et a été un précieux collaborateur auprès d’un grand nombre de personnalités de l’île dans sa vie professionnelle et dans la
vie culturelle. Après un DEUG de Sciences Economiques, il occupe plusieurs postes dont celui de maître auxiliaire d’anglais et de mathématiques dans les années 80, gérant de commerce familial, buraliste, directeur de l’Office Municipal de l’Animation Globale et de l’Office Municipal Des Activités de Saint-Paul. Au sein des structures professionnelles où il a exercé, il met en œuvre des opérations diverses d’envergure dont un des premiers DIPAVALI en 1994 qui réunit plus de 15 000 personnes devant des spectacles d’artistes venus de l’Inde , la Mer en fête en 2000, en relation avec la COI, avec des délégations de pêcheurs des îles voisines, un concours de pêche et des animations nautiques dans l’Ouest ; la fête de la Mangue en partenariat avec la Chambre d’Agriculture et les producteurs. Son état de santé se détériore et il est reconnu handicapé. Il s’éloigne progressivement du monde professionnel pour se consacrer à la culture tamoule. Il s’engage dans la vie associative culturelle tamoule et rejoint des associations et fonde certaines dont celles des Enfants du Tamil Nadu et l’association Shanti. Il organise des spectacles de musique et de danses indiennes, sur des grandes scènes de l’île. Il crée la 1re école d’apprentissage et d’enseignement
tamoul associative, en dehors des temples. Une initiative suivie par d’autres militants associatifs qui a vu la déferlante des radios libres à La Réunion (Radio Korail, Festival, Détente, Galaxy, K, etc). Il en a été un animateur passionné et le public a toujours été au rendez-vous sur les ondes : les échanges laissant augurer un besoin de savoir sur la culture indienne dans la culture réunionnaise. Il organise la fête de l’Indianité en 2006 et 2007 qui rassemble de nombreux artistes locaux et indiens, fait des animations de quartiers et dans des écoles, des conférences, des expositions et des concours de cuisin. Il lance les revues Sangam et Tamij jusqu’à l’arrivée de la concurrence des réseaux sociaux. Aujourd’hui, grâce à de nouveaux outils informatiques adaptés à son handicap, il est rédacteur en chef du média social sur le réseau Facebook : Le
Gôpouram. C’est une page de référence qui traite des activités et actualités hindouistes et tamoules de La Réunion et des
pays de la diaspora indienne. Ce réseau, devenu un outil de solidarité et de partage, a été très utile lors du confinement de 2020. Il a permis au public d’entretenir des liens de fraternité et de participer aux activités virtuelles dédiées, dont certaines des Direct Live, une émission intitulée « Le Portail des savoir » ainsi qu’une communication sur les célébrations particulières des rites et cultes tamouls. Sinevassin Benoit est très touché par les enfants handicapés d’un quartier déshérité de Chennai au Tamil Nadu. Pour cette cause humanitaire, il organise un dîner dansant dont les fonds participent à l’amélioration du quotidien des familles. De même, grâce à l’association créée à cette occasion, l’association des Enfants du Tamil Nadu met en œuvre un parrainage pour soutenir les parents dans la scolarité de leurs enfants. 35 filleuls sont suivis par l’association et les parrains participent aux frais de leurs études. En cette année de famine dans le Sud de Madagascar, une action de solidarité
et de générosité a été menée à travers le Collectif Hindou de l’Ouest portée par l’association Shanti, en vue de récolter des fonds pour l’opération Kéré de Jean-Marc Collienne.

 

Culture (patrimoine)
David Testan
Moringueur, responsable d’un
centre culturel

 

David Testan est natif de Sainte-Suzanne. Cadet d’une fratrie de 3 enfants, en milieu rural, sa vie n’a pas été très confortable . Le jeune homme fréquente l’école de son quartier, ensuite le collège à Sainte-Suzanne et le Lycée de Saint-Benoit où il s’oriente vers un BEP de maintenance générale. Malheureusement, les conditions de vie ne lui permettent pas de suivre sa scolarité jusqu’au bout. C’est dans le football qu’il trouve son épanouissement. Inscrit au CREPS, son bon niveau lui offre un pécule qui l’aide à faire face aux besoins d’un jeune à la recherche d’un emploi. En 1995, c’est dans les associations qu’il cumulera plusieurs activités et plusieurs contrats (CES, CEJ…). Très impliqué dans les rencontres avec les jeunes de la ville, il participe à des manifestations sportives et culturelles. C’est alors qu’il découvre un spectacle de moringue en 1997 dans le cadre de la célébration d’un 20 décembre à Sainte-Suzanne. Activité entre sport, danse et art martial, cette discipline semble rassembler toutes les pratiques que David souhaiterait embrasser. Inspiré, il décide d’approcher des intervenants et sait que désormais,
le moringue fera partie de sa vie. Avec quatre autres jeunes, il s’entraîne librement à cette pratique à Sainte-Suzanne. Entre temps, il intègre le comité de moringue tenu par des personnes reconnues comme Agésidame, Atchama, Dreinaza, Mithra, etc. Conquis et assidu, il en fait sa passion et construit progressivement son métier en suivant une formation de monitorat de moringue et en décrochant un BPJEPS et un
diplôme d’Etat (Développement Territoire et Réseaux). Alors quele moringue connaît plusieurs reconnaissances, David Testan est sollicité dans plusieurs manifestations locales, dans l’océan Indien et au niveau international. Il parcourt le monde, avec ses formations d’artistes, en exprimant sa passion et en partageant une facette de l’identité culturelle réunionnaise. La commune de Sainte-Suzanne décide de construire un
centre de moringue. L’intéressé est désigné pour conduire le destin de cet espace culturel, lieu de cohésion sociale, de résidence d’artistes et d’échanges socio-culturels dans lequel de nombreux jeunes se retrouvent, se motivent et se forment. De la pratique individuelle à la danse mode « capoeira », des tournois à la compétition collective, David Testan a foulé de grands espaces comme Bercy, visité des pays comme la Chine, le Brésil, la Thaïlande, le Mozambique… Il a participé à des concerts dont celui de Carmen, le festival Let’s dance à la Villette à Paris, a su mettre à profit ses connaissances et son expérience à destination du plus grand nombre. Il s’est toujours inspiré des pratiques similaires venues d’ailleurs dont Madagascar qui regorge de variantes du moringue. Reconnu par ses pairs et par l’ensemble des pratiquants du moringue,
le gardien du temple du moringue a mis en place des supports pédagogiques (exposition permanente, CD) et un cursus de formation d’initiation et de perfectionnement. Il assure des interventions dans les établissements scolaires et accueille des groupes dont l’IAE, l’IRTS, l’OTI… C’est ainsi que la culture traditionnelle du moringue a retrouvé ses lettres de noblesse grâce à des maîtres en la matière qui ont su passer le flambeau à un fin passionné et expert averti.

 

 

Culture (musique)
Nathalie Quipandédié
Programmatrice de salles de
spectacle

 

Nathalie Quipandédié, 54 ans, a perdu ses parents alors qu’elle avait dix ans. Elle a grandi et vit à Saint-Paul, proche de ses sœurs et de ses frères musiciens qui accueillaient beaucoup d’artistes à la maison. Alors qu’elle est en activité dans le domaine social, elle participe en tant que
bénévole à l’organisation de la grande manifestation culturelle « Kabaréunion » en 1996 et 1997. C’est dans ce contexte, qu’elle rejoint le groupe Ziskakan comme manager de 1996 à 1998. Elle organise des tournées pour le groupe de Gilbert Pounia en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.
De 1997 à 2005, elle intègre l’équipe du Séchoir en qualité de programmatrice musique et danse où elle met en place plusieurs événements : Saint-Leu Danse Festival, Battle Hip-Hop de Saint-Leu, festival Sakifo. En 2005, elle est programmatrice et chargée de production du Festival de danse de Saint-Denis sous la tutelle de Jean-Pierre Clain, Directeur de la Culture de la Mairie de Saint-Denis. Puis, elle devient chargée de la programmation du KabardocK (Le Port), SMAC de l’océan Indien. La qualité et la diversité de ses choix artistiques ont fait le succès de cette salle de spectacles, et la qualité de l’accueil qu’elle réserve aux artistes depuis vingt ans a fait la réputation de Nathalie Quipandédié. Membre du Jury FAIR en 2008 (seule professionnelle réunionnaise à avoir été sollicitée par le FAIR), elle est depuis 2015, membre du Comité d’experts Musique et Danse de la DAC-OI. Par ailleurs co-fondatrice de l’association Nakiyava en 2008, elle participe à la réalisation de différents
projets musicaux (dont les tournées réunionnaises du Buskaid Soweto String Ensemble ou du Renegades Steel Orchestra), ainsi qu’à la programmation et à la production du Festival Opus Pocus (depuis 2012). Parmi les plus grands artistes musiciens qu’elle a accueillis au Kabardock ou dans le cadre du festival Opus Pocus, on peut citer Gilberto Gil, Cesaria Evora, Joe Zawinul, Doudou N’diaye Rose, Marcus Miller, Brad Meldhau, Richard Bona, Roberto Fonseca, Kezia Jones, Marcel Azzola, Tigran Hamasyan, Trilok Gurtu, Fred Wesley, Seun Kuti, Lionel
Loueke, Clinton Fearon, Camille, Balake Cissoko, Vincent sega, Rokia Traore, Ray Lema, Piers Faccini, Emily Loizeau, Hindy Zahra, Yael Naim, Woodkid, C2c, Groundation, The Skatalites, Marc Berthoumieux, Thomas Enhco, Vassilena Serafimova, De la Soul, Cassius, Laurent Garnier, Hugh Colman, Faada Freddy, Staff Benda Bilili… Elle également accueilli les compagnies de danse hip hop Kafig, Accrorap, Black Blanc Beur, Wanted Possee, Revolution, Ego, Metronome, les compagnies de danse contemporaine Robyn Orlin, Mathilde Monnier, Preljocaj, Sylvain Groud, Pascal Montrouge, Mulleras et les danseurs et compagnies de danse d’Afrique et de l’Océan Indien up the Rap (Madagascar), Gaby
Saranouffi (Madagascar), Jean-Renat Anam (Maurice), Salia & Seydou (Burkina Faso), Julie Dossavi (Côte d’Ivoire), Vincent Mantsoe (Afrique du Sud), Pantsula Via Katleong (Afrique du Sud)… Elle a ainsi construit un vaste et précieux réseau et est sans doute la seule programmatrice de l’île à disposer d’un tel réseau. Depuis la crise COVID, les salles de spectacles souffrent d’une cruelle absence de visibilité et de public. Nathalie n’a pas ménagé ses efforts pour finaliser ses programmes et adapter selon les possibilités de la conjoncture notamment un accueil
limité les après-midis des week-ends, ce qui fait qu’elle ne connaît pas de répit. Loin d’abandonner, c’est avec résilience et volonté qu’elle se projette dans un retour à la normale pour faire de sa programmation une offre de qualité reconnue par tous.

 

 

Patrimoine (arts plastiques)
Charly Lesquelin
Artiste peintre

 

Charly Lesquelin est artiste peintre depuis une quarantaine d’années. Originaire du Sud de La Réunion, il fait partie d’une famille qui pensait que l’art ne nourrit pas son homme. Pas doué pour l’école classique, Charly suit un CAP de dessins publicitaires et se spécialise en dessin peintre en lettres. Après un périple dans ce domaine où l’arrivée de l’informatique prend de plus en plus de place dans le paysage de la création publicitaire, Charly navigue entre la musique et la peinture. Il est influencé par les musiques du monde, son 1er groupe de reggae « Gwondana ». Charly s’oriente de plus en plus vers la peinture artistique et réalise des portraits, scènes de la vie quotidienne dans ses détails et ses couleurs, sa créolité. N’ayant pas de moyens, il utilise des supports archaïques, comme des bouts de planches, de la toile de jute, de la tôle ondulée, des « fonds de bac » rouillés, des journaux, etc. pour exprimer ses émotions et sa vision de la vie. Son parti pris le rend populaire et il sillonne les manifestations dans toute l’île. En 2000, il est invité au Carrousel du Louvre pour une première exposition. Présent au Grand marché d’art Contemporain et à la Galerie Garcia Laporte à Paris, il découvre les grands maîtres de la peinture dans les musées. Très vite, son activité dépasse les frontières. Il intègre un collectif international d’artistes en Thaïlande en 2006 et sa curiosité naturelle l’incite à explorer d’autres
techniques (influence de la calligraphie, noirs de l’encre de Chine, camaïeux au gris de payne…), d’autres environnements et de réaliser des productions différentes. En résidence permanente à Saint-Pierre, il organise des ateliers, des performances et participe à des actions culturelles à but de solidarité avec d’autres artistes, et de développement de la ville. Invité par de nombreuses salles d’exposition en Asie (Chine, Thaïlande,
Indonésie, Malaisie, Corée, Philippines…), en France et dans l’océan Indien, présent dans de nombreux workshops, l’artiste compte plus d’une centaine d’activités et d’expositions dans le monde. Grâce à sa volonté farouche, ses qualités humaines et ses valeurs humanistes, il s’est maintenu dans son activité malgré l’adversité. Charly Lesquelin dispose aujourd’hui d’une résonnance locale, nationale et internationale qui fait de lui un ambassadeur de qualité et un artiste reconnu.

 

Culture (musique)
Jean-Pierre Boyer
Artiste auteur, compositeur,
interprète

 

Jean-Pierre Boyer est artiste, auteur compositeur, musicien, interprète depuis une quarantaine d’années. C’est le chanteur de musique créole romantique qui a fait la joie de nombreux réunionnais dans les années 70 où le séga, le folklore et la variété créole étaient à l’honneur. Même au- delà de son île, il a toujours su garder ce lien affectif et nostalgique avec La Réunion. Jean-Pierre a été élevé par sa mère au sein d’une fratrie de 10 enfants dans un quartier de Saint-Denis. En 1972, il est appelé à effectuer son service militaire à Versailles à la caserne de SATORI. Après ses classes, il est muté dans le Loir et Cher à Salbris. En janvier 1973, il est de retour dans l’île et travaille comme moniteur de colonie
de vacances à l’école Candide Azéma dans le quartier des Camélias, puis comme Enquêteur de recensement à la mairie de Saint-Denis. En 1973, à la suite d’un très grave accident d’un de ses frères, sa mère est obligée de partir avec ce fils en métropole pour ses soins. Resté à La Réunion, Jean Pierre s’intéresse à la musique et commence à pratiquer la guitare. Mais c’est avec les fils du célèbre feu Claude Vinh San qu’il va vraiment affirmer son choix en retrouvant leur formation musicale « Variations ». Il peut approfondir sa technique, formater sa voix et son plus grand bonheur est d’assurer les intermèdes que lui laissent les groupes lors des orchestres de bals et de spectacles. Il finit par rejoindre sa mère en métropole et se décide à suivre une formation de soudeur dispensée par l’AFPA à Mulhouse. Après son C.A.P., il revient à Paris, accepte un poste précaire de manœuvre dans une grande surface, et occupe ensuite un emploi d’ouvrier dans une société privée. Souffrant de racisme et de mauvaises conditions de travail, il part à la recherche d’un autre emploi. Il rejoint l’Hôpital Cochin à Paris où il exerce le métier d’agent ouvrier polyvalent et est titularisé un an après. Sept ans plus tard, il réussit le concours d’ouvrier d’Etat et est muté à l’Hôpital Tenon à Paris comme
responsable des interventions. Bien accueilli dans son travail, par sa volonté et sa joie de vivre, fier de partager sa musique au service de ses collègues et du comité d’entreprise, c’est avec plus d’assurance qu’il peut accorder du temps à sa passion musicale. Il retrouve des Réunionnais expatriés et ensemble, ils écument les salles de bals et animent les manifestations culturelles en France. Il enregistre alors son premier 45 tours. C’est un succès. Il enchaîne de nombreuses créations dont quatre 45 tours, 19 albums dont 15 CD, 2 DVD clips et 2 DVD karaoké. Jean-Pierre Boyer chante l’amour avec tendresse et avec la nostalgie de son île. L’artiste caracole au Top des hits et des ventes. Il organise des tournées dans l’île où ses fans l’attendent. Il sera classé le n°1 des interprètes réunionnais par RFO et Télé 7 jours pendant six années successives. Il obtient en 1986 le Maracas d’Or après avoir été nominé pour cette même distinction en 1985. En 2010, il décroche le trophée Caribbean Music Awards le « D’ynamitch d’Or ». Ses récompenses et son activité ne l’empêchent pas de faire son métier d’ouvrier. Fort d’un parcours professionnel méritant, il finit sa carrière en tant que Responsable Signalétique en 2012. Il rentre à  . La Réunion définitivement et obtient le jour même, un passage sur les ondes de la radio et de la télévision. Il repart en tournée, sort un livre autobiographique « Du bidonville aux feux de la rampe » en 2013. Il réédite ses « Best of des slows » tout en continuant à réaliser des clips et un 19e album. En 2018, il est nommé sociétaire professionnel, diplômé de la SACEM. En 2020, Télé Kréol et Kréol FM lui décernent le Trophée du « Kréol d’Or » pour récompenser ses 40 ans de carrière .

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